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ALLIER PRODUCTIVITÉ ET BIEN-ÊTRE Les trucs et astuces de la psycoach Pierrette Desrosiers

« C'est bien d'investir dans votre entreprise. Il faut aussi investir dans vos relations », a insisté Pierrette Desrosiers le 27 mars, dans la Sarthe, devant 130 auditeurs attentifs. « Soyez producteurs de votre vie. »

Développer des compétences humaines, en plus des qualités technico-économiques : c'est le message que la Québécoise apporte d'outre-Atlantique.

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La psycoach québécoise du travail Pierrette Desrosiers, spécialisée dans le monde agricole, a fait un tabac dans les six conférences organisées par Intergroupe féminin et Trame(1) du 23 mars au 3 avril. Dans la Sarthe, elle a répondu à l'invitation des dix-huit groupes féminins de la Fédération départementale des groupes agricoles (FDGA). Objectif : donner des trucs et astuces pour « allier productivité et bien-être ». Elle fait l'analyse qu'une mésentente, un moment de déprime ont des répercussions sur les résultats de l'exploitation. « C'est vrai que le bien-être en agriculture est une réflexion portée par les femmes, reconnaît Olivier Lebert, président de la FDGA. Elles n'hésitent pas à aborder les conflits de génération, les relations entre associés, etc. Pourtant, nous, les hommes, avons tous connu un collègue qui craque en bout de champ. Ces sujets ne doivent plus être tabous. »

Pierrette Desrosiers l'explique. « Les agriculteurs investissent toute leur vie dans leur entreprise, ce qui peut les fragiliser lorsqu'elle traverse des difficultés. Ils le seraient moins s'ils se formaient aux compétences humaines, en plus des compétences techniques et économiques. C'est une habitude à développer. On peut se changer soi-même. » Constatant au Canada la même difficulté des agriculteurs à se livrer, elle a pris le parti de les interroger sur leur entreprise. « Ça marche, lance-t-elle. Ils racontent leur installation, les projets réalisés avec les obstacles rencontrés. Au travers de leur entreprise qui est familiale, c'est toute leur histoire qui se joue. »

Jeune agriculteur : prendre conscience des défauts de sa génération

Cette analyse concerne-t-elle également la nouvelle génération ? « Moins, admet-elle. Les jeunes agriculteurs ont d'autres motifs d'épanouissement (vacances en famille, loisirs), ce qui peut créer des conflits avec leur père ou leurs parents. »

Les jeunes agriculteurs, eux, doivent prendre conscience qu'ils évoluent dans une société de l'immédiateté, avec le risque d'un manque de contrôle face à des tentations. « C'est la tendance des sociétés industrialisées. Les parents leur inculquent l'estime de soi. C'est bien, mais si elle n'est pas reliée à une autorégulation par rapport à un objectif visé, dans les cas extrêmes, cela peut mettre en péril l'entreprise », explique Pierrette Desrosiers

CLAIRE HUE

(1) www.trame.org.

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